vendredi 20 janvier 2012

Manager : Sachez laisser la libre pensée !

Je viens de tomber sur un partage Google Plus qui m'a fait écho, je vous ai donc trouvé une traduction...


Cette anecdote permet de tirer quelques enseignements :

  • il n'y a pas UNE solution à un problème mais plusieurs
  • ce n'est pas parce que vous avez une solution que c'est la meilleure ou celle à mettre en oeuvre
  • on ne réfléchit pas tous de la même façon : l'avantage d'une réflexion à plusieurs est bien sûr liée à la liberté de pensée !
  • sachez écouter vos collaborateurs, ils auront peut être des idées que vous n'aurez pas eues...

Ernest Rutherford, Prix Nobel de Chimie 1908, nous raconte cette anecdote amusante lorsqu’il était encore professeur de chimie :

Il y a quelque temps, j'ai reçu un message d'un collègue à propos d'un étudiant, il estimait qu'il devait lui donner un zéro à une question de physique, alors que l'étudiant réclamait un 20.
Le professeur et l'étudiant se mirent d'accord pour choisir un arbitre impartial et je fus choisi.
Je lu la question de l'examen :
« Montrez comment il est possible de déterminer la hauteur d'un building à l'aide d'un baromètre. »
L'étudiant avait répondu :
« On prend le baromètre en haut du building, on lui attache une corde, on le fait glisser jusqu' au sol, ensuite on le remonte et on calcule la longueur de la corde. La longueur de la corde donne la hauteur du building. »
L'étudiant avait raison vu qu'il avait répondu juste et complètement à la question.
D'un autre côté, je ne pouvais pas lui mettre ses points : dans ce cas, il aurait reçu son diplôme de physique alors qu'il ne m'avait pas montré de connaissances en physique.
J'ai proposé de donner une autre chance à l'étudiant en lui donnant six minutes pour répondre à la question en me démontrant des connaissances de physique.
Après cinq minutes, il n'avait encore rien écrit.
Je lui ai demandé s'il voulait abandonner mais il répondit qu'il avait beaucoup de réponses pour ce problème et qu'il cherchait la meilleure d'entre elles.
Je me suis donc excuser de l'avoir interrompu et l’ai laissé poursuivre sa réflexion. 
Dans la dernière minute, il se hâta pour me répondre : « On place le baromètre à la hauteur h du toit. On le laisse tomber en mesurant son temps de chute t avec un chronomètre. Ensuite en utilisant la loi de la chute des corps : h = gt²/2, on trouve la hauteur de l’immeuble ».  
En quittant son bureau, j’ai rattrapé l’étudiant pour qu’il m’expose les autres solutions qu’il avait trouvées à ce problème.  
« Eh bien, me dit-il, il y a vraiment de nombreuses façons d’évaluer la hauteur d’un immeuble avec un baromètre :
  • tout d’abord, on peut le placer dehors lorsqu’il y a du soleil, on mesure la hauteur de son ombre ainsi que celle de l’immeuble, et en connaissant la hauteur du baromètre, on détermine celle de l’immeuble, 
  • il y a aussi une méthode très basique que vous allez apprécier. On monte les étages avec le baromètre, on marque la longueur du baromètre sur le mur. En comptant le nombre de marques, on déduit la hauteur de l’immeuble en longueurs de baromètre.  
  • bien sûr, si vous voulez une méthode plus sophistiquée, vous pouvez pendre le baromètre à une corde en étant sur le toit de l’immeuble, le laisser descendre jusqu’au raz du sol, le faire balancer comme un pendule et mesurer sa période d’oscillation. Cette période dépend de la longueur L de la corde et vaut  , la mesure de la période avec un chronomètre permet de retrouver L qui correspond à peu de chose près à la hauteur de l’immeuble». 

Finalement, il conclut :  « Il y a encore bien d’autres façons de résoudre ce problème, la meilleure étant probablement d’aller frapper à la porte du concierge et lui dire « je vous offre ce superbe baromètre si vous me dites quelle est la hauteur de cet immeuble »».
Sans douter de sa réponse, j’ai quand même demandé à l’étudiant s’il connaissait la solution qu’on attendait de lui. Il a admis qu’il la connaissait mais qu’il en avait assez des professeurs qui essayaient de lui apprendre comment il devait penser.  
Cet étudiant s’appelait Niels Bohr, Prix Nobel de Physique 1922. (Pour ses travaux sur les mécaniques quantiques)
A partir de « L’eau au quotidien » de Michel Laguës Editions O.Jacob Page 24

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